Panne culinaire

Euh… pas grand chose côté cuisine cette semaine. Disons que les languettes de poulet et la pizza sont très pratique pour les soirées surchargées et les horaires coincés que nous avons eus depuis quelques jours. Y’a des semaines comme ça!

Les règles de sécurité relatives à l’utilisation des batteries.

Peu de gens le savent alors que pourtant c’est noté sur l’emballage de chaque batterie neuve. Heureusement que les batteries sont bien protégées sinon on pourrait s’attendre à des catastrophes. En effet les batteries sont des éléments dangereux : elles peuvent facilement devenir une petite bombe si on les pousse un peu loin. L’intérieur d’une batterie est plein de produits chimiques et de Lithium qui peut devenir vite une source de danger et peut exploser pour le moindre contact avec l’eau. Donc et pour se protéger il faut impérativement savoir les dangers et les règles de sécurité relatives à l’usage des batteries.
Donc voici quelques conseils pratiques qu’il faut retenir :
  • 1-   Ne jamais percer ou bruler une batterie : les batteries contiennent des produits extrêmement toxiques et ne doivent pas non plus être jeté mais ils doivent être récupérer pour les recycler ensuite.
  • 2-    Les batteries sont sensibles à la chaleur donc quand vous les utilisez essayez de maintenir une température qui ne dépasse pas les 45°. Sinon votre batterie risque de devenir très vite inutilisable. Si vous allez plus loin la batterie risque simplement de s’exploser.
  • 3-    N’utilisez jamais un chargeur qui n’est pas conçu pour votre batterie. Un courant de charge trop important et voilà que votre batterie inutilisable voir instable et court un risque d’explosion.
  • 4-    Si vous souhaitez stocker votre batterie pour une longue durée assurer vous de la charger avant autrement la batterie peut ne plus fonctionner après.
  • 5-    N’essayez jamais de défaire la coque plastique qui entoure la batterie. Vous courez un énorme risque car la batterie peut s’enflammer et prendre feu très facilement ou exploser entre vos mains. Le circuit intégrer permet de stabiliser la batterie et le fait de défaire la coque le met hors tension ce qui mène la batterie vers un état chimique extrêmement instable.

Un petit ange sur quatre pattes!

Aujourd’hui, j’ai le goût de rendre hommage à ma belle chatte qui aura bientôt 4 ans, le 14 mai prochain, Minouche. Ne vous inquiétez pas, je ne vous rabatterai pas les oreilles avec des histoires de chats à longueur de semaine, même si j’adore littéralement cette chatte! J’ai juste envie, cette après-midi, de vous présenter ce membre très très important de notre famille.

Cette joli chatte au pelage gris est apparue dans notre vie suite à la mort d’un petit chat de grange pour lequel nous nous étions pris d’affection, mon conjoint et moi. Le petit chat Glü comme nous le nommions à cause de sa tendance à nous coller constamment… Frappé par une auto devant notre maison, nous ne nous attendions pas à pleurer autant pour un chat sauvage que nous « connaissions » depuis quelques mois seulement! Mon chum, voyant ma peine, m’a offert d’adopter un chat à la Faculté de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe; un chat qui allait demeurer avec nous, dans la douceur de notre foyer… intérieur! On ne voulais plus de mauvaises surprises devant chez nous le matin!

À la Faculté, mon chum a pris dans ses mains cette petite chatte de 3 mois et on a craqué! Ce fut la seule, parmi les autres chatons présents, qui resta bien tranquille au creux de ses bras, toute douce, l’air un peu effrayé qui semblait dire : amenez-moi avec vous! Il savait que c’était maintenant notre chat! Après quelques ennuis de santé féline qui ont retardé son arrivée dans notre maison, Minouche a pris place dans notre dynamique familiale doucement, petite peureuse qu’elle était au début de notre coexistence. Déjà, je me surprenais à m’inquiéter de ma petite chatte qui restait seule le jour. Mangeait-elle assez? Tomberait-elle en bas de l’escalier ou se noierait-elle dans la cuvette de la toilette?? J’étais déjà gaga d’elle et maman poule!! Je ne pensais pas qu’un petit animal pouvait accaparer autant nos pensées, notre vie, dans le bon sens du mot accaparer, bien entendu.

Avant, je n’avais jamais eu de véritable animal de compagnie, à part le petit poisson rouge de mon enfance que nous laissions à son sort dans un aquarium au sous-sol!!! Maintenant, je crois véritablement à la zoothérapie et à ses bienfaits, car j’en suis! Minouche est la chose la plus stable et douce dans notre vie, toujours là aux mêmes endroits, aux mêmes moments, avec sa routine infatiguable. Couchée sur nous le soir lorsque nous regardons la télé, tournant autour de son bol au petit matin, chassant les mouches, trouvant toujours de nouvelles niches d’observation pour regarder au loin dehors… Comme sur cette photo, son nouveau lieu de prédilection, le dessus d’un meuble de rangement IKEA pour les jouets de notre fille. Avec la naissance de cette dernière, point de problème. Minouche est toujours aussi douce, comme si elle comprenait la fragilité de cette nouvelle venue dans notre famille, sa robutesse dû à la maladresse des premiers mouvements de bébé, sa curiosité insatiable parce qu’elle découvre le monde. Minouche, elle, reste là, impassible, se faisant parfois tirer la queue au passage, passage obligé pour développer des liens avec le petit enfant… se laisse aussi caresser et flatter pour son égoïste plaisir. Car, le chat connaît son plaisir, répète souvent mon chum!

Petite déesse du désert, petit bébé, le chat, Minouche prend plusieurs nom au gré de nos inspirations. Je l’appelle même parfois Angélie tellement pour moi, cette chatte est incarnée! On se plaît souvent à dire que nous avons un chat parfait et c’est vrai! On ne veut juste pas penser au moment où ce petit ange sur quatre pattes ne sera plus avec nous…

Bon vendredi!

The Real Slim Shady

J’aime que les bruns. Pas que je trouve les blonds moins charmants, c’est juste que j’ai toujours eu une mauvaise expérience avec les gens clair du cuir chevelu. Et ca a commencé vraiment très très tôt.

Vers mes 3 ou 4 ans, quand maman était trop occupée a taper sur la gueule de mon premier géniteur et qu’elle me laissait avec des nounous, je partageais mes journées avec le fils de mes voisins. Le garçon était de type aryen, c’était déjà pas bon signe. Plus tard j’ai compris que s’ils venait aussi souvent me voir c’est pas parce qu’il me piquait des jouets. Quand maman a pris son indépendance et est devenue une jeune mère célibataire, j’ai plus jamais revu ce petit con, et j’ai plus jamais eu de jouets après de toute façon. Même si j’ai toujours une photo de lui.

Hn.

Suicide_by_rubenslpMais c’est pas cette anecdote la qui je voulais vous raconter. Avançons un peu dans le temps, me voila en France avec un vrai papa et une nouvelle famille. Il y avait ce garçon, blond, très blond aux yeux très bleus. On avait fait presque toute la primaire ensemble et si je m’asseyais ni trop près ni trop loin de lui c’était bien pour pouvoir le mater sans paraitre suspecte. Personne n’a jamais découvert ces sentiments que j’avais pour lui depuis bien 2 ans. Sauf Charolotte, ma best friend ever, parce qu’elle l’aimait aussi meme s’il etait plus ou moins son cousin.

La fin de l’année approchant, j’apprends avec le cœur déchiré qu’il ne vas pas faire ses CM avec moi. Étant une grande timide de la vie (même si ca se voit pas toujours) j’ai jamais osé lui avouer que je craquais sur lui depuis le premier jour ou je l’ai vu. J’ai regretté pendant toutes les vacances, c’était horrible, on pourrait jamais avoir d’enfants ensemble. J’ai fait ma rentrée complétement déprimée, j’avais plus aucune raisons de vivre (oui a ce point la) et je passais mes journées a me lamenter avec Charlotte. Et on se lamentait si fort qu’un jour, Joy est passée par la et nous as entendues. Han la cata. Sauf que c’est une fille pleine de compassion et qu’elle nous a dit :

    - Ben j’habite dans le même village que lui, vous avez qu’a écrire une lettre pour tout lui dire, au moins il saura que vous l’aimez. Et pis vous avez rien a perdre.

Alors la vous allez me dire « Attends mais si il habite a coté pourquoi elles sont pas allées le voir ? » Déjà je tiens a vous expliquer que quand on a cet age la, même le village d’a cote c’est le bout du monde, et aussi parce que comme on est des trouillardes on serait jamais allées lui dire en face.

L’idée de Joy était luminieuse, et on s’est mis a baver nos sentiments dégoulinants sur une lettre.

Happiness_2_by_Enaaa Le plus incroyable c’est qu’il nous a répondu. Chacun une lettre. Dans la mienne il me disait qu’il était content que j’éprouve la même chose que lui et qu’il a jamais cessé de m’aimer, qu’il pensait a moi tout les jours. J’ai pleuré en la lisant et j’ai dormi tout les soirs avec ses mots sous mon oreiller. Charlotte n’a jamais voulu me dire ce qu’il y avait dans la sienne.

Moi j’ai continué a lui écrire, et il me répondait, et ca embellissait ma vie, et j’avais l’air d’une vraie gogole a lire et relire ses lettres mais bordel qu’est ce que j’étais heureuse. Je trouvais des prénoms pour nos enfants et priait très fort pour que notre petit garcon ait ses taches de rousseurs.

Oui, je sais, juste la c’est neuneu au plus haut point. Je tiens a vous rassurer quand même, je ne suis plus cette fille la. Maintenant quand je suis amoureuse c’est plutôt névrosés, paranoïa et compagnie. Bon allez, le moment de honte arrive.

Quand je me suis enfin décidée a l’inviter a venir me voir pour qu’on puisse concrétiser notre amour, j’ai pas eu de réponse. J’attendais sa lettre en m’imaginant le pire, attrapant Joy des qu’elle descendait du bus. J’ai renvoyé des lettres pour lui réclamer des explications, j’ai supplié, j’ai imploré pour qu’il vienne me voir, juste une fois.

Et j’ai du lui faire tellement pitié que j’ai finalement reçu une réponse. C’était pas le même genre de lettre qu’il m’écrivait. Dedans je découvrait que quand il avait reçu mon premier courrier, il l’avait montré a sa grande sœur, qui apparemment était tellement touchée par ma déclaration d’amour qu’elle s’est mise a m’écrire en se faisant passer pour celui que j’aimais. Quelle vilaine petite sadique. J’ai brulé toutes les feuilles, toutes les photos tout ce que je possédais en rapport a lui et a cette histoire ridicule. J’ai juré qu’ils allaient me le payer un jour.

Mon cœur en miettes pour la première fois, c’était quelque chose, ca faisait d’autant plus mal parce qu’on m’avait prise pour une conne. J’ai mis presque 5 ans a reaimer quelqu’un. Et en y repensant j’aurai vraiment pas du, vu comment ca s’est terminé. Mais c’est une autre histoire.

Tout ca pour dire que les blonds ne me réussissent absolument pas, que ce soit celui qui m’as largué sur répondeur ou celui qui a écrit une lettre de harcèlement sexuel a un de mes profs en signant a mon nom… j’en passe et des meilleures.

J’aime raconter mes grands moment de losattitude. Je devrais le faire plus souvent, ca meuble quand on a rien d’interresant a bloguer. Allez, la prochaine fois je vous énumère toutes les hontes qu’on peut se taper quand on est serveuse et comment deux arabes assez baraqués ont faillit me taper desssus parce que je leur avait fait croire qu’y avait pas d’acool dans le tiramisu.

Learning the Chinese smile

Il y a quelques jours, juste avant les exams de fin de semestre, une de mes profs d’anglais m’a dit que j’allais recevoir une bourse. J’étais vraiment contente… Jusqu’à ce que ca tourne en mascarade et que je me mette a détester encore plus tous les gens qui m’entoure.

C’est un copier coller de mail, parce que je supporterai pas de réécrire toute l’histoire encore une fois tellement ca m’ennerve.

Replacement_for_the_Stars_by_yuumeiCette journée m’a mis un coup, j’ai hâte qu’il rentre, j’en peux plus. Je peux pas dire que ca a été une dure ou longue journée, mais elle valait vraiment pas la peine que je me donne autant de mal. Déjà rien que pour me lever et aller en cours c’etait pas facile : la mousson m’a tellement trempée que j’ai du essorer pas mal de mes vêtements en attendant le bus sous le pont. J’etais mouilée de la chemise au chaussettes, j’avais pris un sweat mais il me tenait plus froid qu’autre chose parce qu’il était trempé aussi. Mes bouquins ont un peu morflés.

J’aurai du rester au lit je le savais.

Mais je pouvais pas, aujourd’hui y avait un truc important que je pouvais pas louper. Je devais recevoir une bourse pour mes « excellentes notes en anglais blablabla » J’etais plutôt contente, même si assez surprise vu que je me suis pas du tout inscrit a des bourses, ma famille gagne trop pour toucher quoi que ce soit de toute façon il parait.

Hn.

Les préjugés que les thaïs se font sur moi… « ton papa est riche » machin machin. Que ce soit les profs ou les espèces d’êtres plus ou moins humains que me servent d’amis, chuis toujours prise pour une pourrie gâtée.

Parce que comme quoi j’ai une nounou. Ouais j’ai une nounou mais pas de parents. Super.

Le truc c’est qu’ils savent pas que j’ai surement moins d’argent de poche qu’eux. Y a des fois ou j’ai envie de tous les bruler.

Mais bon cette bourse tombait pas mal. Je pensais donner tout les sous a ma tata comme ca je l’aide déjà pour quelques factures.

Alors j’étais la a l’heure, presque en première, toujours trempée mais avec le sourire qu’il faut dans ce genre de situation. Je pensais que ca allait pas être long, comme j’ai quand même des cours après. Me suis trompée.

J’avais espere qu’il n’y aurait pas beaucoup de monde. Je rentre dans la salle, y a en tout plus de 200 chaises. Me suis dit que c’était impossible qu’y ait autant de gens doués que ca quand même. Je suis numéro 2. Je m’assois, je grelotte, la salle est climatisée, je suis trempée, il fait trop froid.

Color_Hair2_by_Aysima9 heures. La salle est pleine tout le monde est la. la prof a fait l’appel DEUX fois. 187 personnes quand même. Tous des boursiers, appelés DEUX fois, pour être surs que tout le monde est bien la bien présents, c’est important vous comprenez. Des gens en costumes rentrent, le principal, l’adjoint et encore plein de gens importants. Je suis assise tout devant, avec 4 autres élèves, on est mis plus en avant que le reste des boursiers et on se prend des flashs d’appareils photo dans la gueule. Une prof prend la parole et explique combien d’élèves vont recevoir des bourses aujourd’hui, et que nous 5 on est privilégiés, que c’est pas une bourse mais une « récompense » qu’on reçoit, nous, pour notre bon travail.

Elle nous appelle un par un, on va prendre l’enveloppe que le très généreux monsieur machin nous tend. On garde la pause pour les photos. On revient s’assoir.

Ensuite, c’est au tour de la centaine d’élèves suivant. Je suis obligée de rester et d’avoir froid pendant encore presque deux heures. A écouter des remerciement, des noms des donateurs, que le fils du docteur machin a donne tant et que le président du club trucmuche a donne plus et bla et bla et bla. J’en ai marre. Ça s’éternise.

Quand c’est enfin fini, on laisse partir les adultes et on demande aux élèves de rester. La prof nous explique qu’on doit laisser nos enveloppe ici, de toute façon elle est vide. Elle dit qu’on aura pas les sous tout de suite, qu’il faut d’abord envoyer une lettre de remerciement et une carte de vœux a celui qui nous a offert la bourse. Que ceux qui le font pas auront rien du tout. Et tout ca a rendre avant la fin des exams. Dans une semaine grand max, sinon NIET a la rentrée.

Je trouve ca grotesque. Pas le fait de dire merci, non ca c’est bien normal.

Mais tout le truc tout autour, les costumes cravate, les noms des gens qu’on cite et répète, qu’on remercie encore et encore, les sourires forces, les photographes, les poses, les révérences, les compagnies qui donnent soit disant généreusement alors que tout ca c’est plus un putain de coup de pub pour eux qu’autre chose.
Je déteste tout ca.

tumblr_kphk3dm5oM1qzupuro1_500Je déteste, j’exècre absolument ce genre de choses. La beauté du geste de départ, la bonne attention gâchée par tout ce tape a l’œil qu’on fait tout autour. Ça me dégoute. Il m’a dit que c’est génial, que je suis enfin récompensée pour mon travail. Je veux pas de ca. Je sais même pas si je vais l’accepter cette pseudo bourse. Le fait de rentrer dans le jeu, ca me fout la nausée. Je méprise absolument tout ces gens, même si je sais qu’ils ne sont pas tous comme ca.

Ça été une dure journée parce que j’ai perdu plus qu’une matinée. J’ai perdu mes illusions. Et ca me blesse parce que je suis pas le genre de fille a m’en faire très souvent. Je pensais que ca allait être mieux, je voulais pas que ca soit comme ca. J’aime pas être déçue par la vie, meme si je vais m’en remettre.

Mon moral était au plus bas en rentrant parce que c’est encore un truc qui s’ajoute a tout ce qui fait que je n’ai absolument rien a foutre ici. Mon père pense que je méprise les thaïs. Il est vrai qu’ils ne font pas grand chose pour remonter dans mon estime. J’ai peur de détester ces gens, je veux vraiment pas que ca soit comme ca. Mais chaque jour que je passe ici me rappelle a quel point je n’ai pas ma place.

Et je suis fatiguée de tout ca. Même si je sais que je dois tenir et que c’est qu’une question de temps. Je sais que c’est une des petites choses qui me resteront et que j’accepterai pas.
Désolée c’est un peu long, je pense que je vais stopper la, et puis arreter de penser a tout ca. Y a des hauts et des bas, cette journee m’as mis un coup. Je vais pas en mourir, il y a encore demain.

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Bon voila, maintenant avec le recul je me rends compte que peux être que j’exagère un peu, que je dramatise les choses. Mais c’est parce que c’est pas la première fois que ca arrive. Que ce soit pour les olympiades aux mille sponsors, les journées portes ouverts aux chèques, l’hyme de l’école qu’on doit chanter chaque matin, ou même juste l’uniforme qu’on doit porter tout les jours.

Tout ca c’est juste du persil. C’est ce qu’on met sur un plat pour le décorer, c’est un truc inutile et puant. Et des fois c’est ce qui fait qu’on arrive pas a l’avaler.

Blabla


    - Mais quand tu penses, tu le fais en quelle langue ?

L’année dernière, dans le salon. Mon père remarque que je tend l’oreille pour écouter maman qui discute avec Nany dans la cuisine (on a une maison avec très peu de murs) et en même temps continuer d’argumenter avec lui mon avis sur un sujet quelconque.

Il me pose la question et moi j’adore quand il y a un peu d’admiration dans ses yeux, j’adore quand il pense que j’ai le don incroyable d’etre trilingue. C’est a la fois flatteur et ridicule, parce que maintenant tout le monde peut être trilingue, regardez les p’tit suisses.

Je souris et lui dis que ca dépend, mais la plupart du temps je pense en français. Il me demande pourquoi cette préférence, pourquoi pas ma langue maternelle. Je lui dis que c’est parce que je trouve que le français est une très belle langue, a la fois riche et emmerdante.

J’aime le français pour ses conjugaisons, ses invariables, ses règles, ses exceptions, et tout les coups de putes grammaticaux qu’elle peut t’infliger. J’adorais les exercices qu’on nous faisait faire dans le bled ou la balle en CM2, j’adorais faire des fautes quand j’ecrivais des trucs simples mais avoir la note maximale en dictée.

La différence entre le français et le thaï,c’est que la première est une merveille pour l’écriture et que la seconde est juste insupportable a lire. Un exemple qui me froisse très souvent : les répétitions. Au collège, ma prof nous faisait faire des rédactions d’une copie double et si elle trouvait des répétitions elle les entourait et les reliait entre elles sur les deux pages. Cette prof est folle, et c’est un peu pour ca que je me suis inscrite a ses cours de latin. J’apprenais la racine d’une langue mourante avec une langue deja morte. C’est un peu comme demander a ta mamie de te parler de ses parents ; c’est super enrichissant. Tu te rends compte qu’en français on a quinze mots pour remplacer un seul, avec le but de faire quelque chose de fin, d’agréable a lire. En thaï c’est tout le contraire, un mot pour un mot au mieux et un mot pour 300 au pire.

Exemple : « ban dai » ca veut aussi bien dire « echelle » que « escaliers » que « escabot » que « escalator » c’est juste la notion de monter, après tu te démerdes pour savoir comme tu montes.

En thaï, on se contrefous des répétitions, tu peux écrire quinze mille fois le même mot, ca passera sans problème. C’est la principale raison pour laquelle je ne supporte plus de lire des textes en thaï (ca et le fait que tout les mots sont collés ensemble alafincestvraimenttresfatiguantpourlesyeuxetlecerveau) Pour eux c’est naturel, ca ne dérange personne et au final c’est de ma faute a moi si j’arrive pas a lire mes cours ; je suis trop attachée aux règles de français. J’ai horreur des répétitions, alors que eux c’est limite une règle pour qualifier les choses.

Exemple : « cette route est longue » un thaï va dire « Cette route est longue longue » En insistant sur l’adjectif, en le répétant, on le rend plus fort, plus conséquent, comme pour te dire que bordel j’te dis que c’est long tu comprends pas je te le répète. Imaginez ce que ca donne pour « Je voudrais bien une nouvelle coupe de cheveux jolie et tendance » Calculez une répétition par adjectif et vous saurez pourquoi je ne lis plus  de magazines.

Heureusement, a l’oral ca c’est un peu moins agaçant, et quelques fois vous pouvez même discerner sous ces tics beaucoup plus qu’une vérité. A l’intonation, a la façon de finir la phrase, au choix du mot a répéter, on devine plein de choses, et pour dire vrai je passe plus de temps a observer ca qu’a les écouter vraiment.

Exemple : un thaï vous raconte une histoire et vous lui demandez si c’est vrai « Jing ?» il vous répondra « Jing jing ! » au lieu de vous dire un simple oui. Vous pouvez donc être sur que son histoire est fausse. Tout comme en français on a des variantes de  « j’te jure » ou de « la vie de ma mère » pour ponctuer un récit plus ou moins exagéré.

On retrouve aussi ce même principe de répétition complètement inutile en chinois, mais en plus, avec les verbes. Ce qui donne les Ting tings.

La première chose que m’a apprise mon prof de thaï (a part des poèmes ignobles qui datent de mille ans dont tu ne comprends aucun mot) c’est que notre langue est une langue musicale. Avec cinq accents differents dans ta gueule, tu peux que le croire.

Exemple : si je vous écrit « Khai » vous le lirez « Khai » mais selon votre intonation ca donnera soit « Œuf » soit « Fièvre » soit « Ouvrir avec une clé » C’est pour ca que les touristes se font envoyer a l’epicerie quand ils veulent acheter de l’aspirine.

J’ai la chance (et le malheur) d’avoir une maman très bavarde, ce qui fait que je n’ai jamais perdu cette faculté auditive, même en France. Sinon je vous dis pas comment j’aurai galéré ici, dans le sud, ou les gens on un putain d’accent et déforme tout les mots comme ils le veulent, les remplacent ou crée des nouveaux et ponctuent les phrases de jurons (oui comme les marseillais)

Mais je vais pas dire que du mal, si je me suis donnée autant de mal a apprendre cette langue c’est pas seulement parce que c’est une partie de « l’héritage culturel de maman » comme disait l’autre. Si le français est une langue littéraire, le thaï est une langue très orale, qui fait qu’elle est magnifique quand elle est parlée.

Exemple : quand vous lisez « se blottir, se lover » vous avez tout de suite une sensation qui vient, quelque chose d’agreable. En thai plein de mots on rapport avec les sens, on dirait qu’ils ont etes crees par rapport a ce que tu dois ressentir une fois dits ou entendus.

Mais plus que ca, plus que tout, ce que j’aime c’est que c’est une langue affectueuse. Il y a des « na » qui terminent des phrases pour marquer une petit « s’il te plait » tout mignon. Il y a des « ja » qui veulent dire « oui » mais en plus tendre. Quand tu aborde quelqu’un dans la rue, selon son age, tu vas soit l’appeller « grand frère » soit « mon oncle » mais jamais, jamais « monsieur » Il y a une myriade de mots pour designer ce que représente chaque personne pour toi. Encore des exemples : comme je suis la plus âgée de ma classe, j’appelle tout mes camarades « mes enfants » je suis pas matriarche pour rien. Un femme appellera son mari « phi » parce que pour elle il est aussi son grand frère. Ma Nany m’appelait toujours « nou-Jenny » c’est un peu comme le « -chan » en jap. Autant de marques d’affection qui se transmettent dans les mots de tout les jours, dans chaque dialogue, et c’est un joli contraste quand on sait qu’ils sont trop pudiques pour dire des vrais « je t’aime »

J’ai pas expliqué tout ca a mon père, j’avais pas envie de partager ca avec lui. Déjà parce que je lui en veux pour plein de choses(le priver d’un peu de moi alors qu’il me connait a peine c’est ma seule arme) mais aussi parce que lui il aime la Thaïlande, moi pas. Je suis née ici mais c’est en France que j’ai grandi, que je me suis construite. L’excuse officielle de mon retour, de ma présence ici, c’etait pour récupérer le thaï écrit. Mais c’est pas vrai. Si j’avais eu le choix je n’aurai jamais choisi faire mes années de lycée sans mes amis. Je n’ai jamais accepté le fait qu’on me brise pour que je me reconstruise plus forte qu’avant. Je suis peut être reconnaissante mais je leur en voudrai toujours au fond. Même si aujourd’hui, le défi est relevé. Je sais lire et écrire parfaitement le thaï. Son alphabet a la con, ses 44 consonnes et ses 8 voyelles, ses mots formes de façon absurde, ses milliards de caractères collés les uns aux autres sans aucune ponctuation, je les ais maîtrises au prix de 3-4 mois d’etat larvaire, a réviser et pleurer sur mes bouquins dans ma chambre.

C’etait soit se taillader les veines soit réussir. J’etais reçue dans 3 écoles. J’ai fait mes 3 ans. Dans 3 mois je suis loin d’ici. Renaitre encore une fois.

Avoir réussi sans aucune aide, en étant seule ici, ca a fait que pour moi le thaï est ma plus grande victoire. Mais je l’associerai toujours a une période horrible de ma vie, c’est pour ca que je pense, je rêve, et je parle en français. Le français aura toujours le dessus.

Anchali

Aujourd’hui je n’ai pas eu cours. Par contre j’ai passé ma journée de 8 heures a 17 heures assise par terre, sur du béton, a même la poussière. Aujourd’hui j’ai eu 9 heures de bouddhisme.

Sachant que je respecte ce cours autant que je le déteste, mes deux heures par semaine me suffisaient deja largement. Ça fait partie d’un nouveau programme de l’état ; 15 ans d’études gratuites. Une arnaque pour que les gosses aient plus d’activités a la con, le plus souvent deux jours de suite, ce qui te bouffe une partie du vendredi soir et un samedi entier. Perso, je suis absolument contre, je préfère encore payer pour avoir mes week ends. Et vu le titre du programme je craignais le pire « Campus d’enseignement des valeurs, de la diplomatie, de la politesse et de la bonne citoyenneté » Oui ils appellent ca un campus, me demandez pas pourquoi.

On arrive dans la salle de spectacle, 500 élèves environs prennent place. 3 moines nous on fait nous assoir en rang, alignés au millimètre près. Ça doit être pour nous inculquer une notion de discipline. Discipline, dieu que je déteste ce mot. Je suis pas une méga grosse rebelle de la vie, mais j’ai toujours eu un peu de mal avec ce genre de choses. Je suis d’accord pour qu’il y ait une autorité, mais les crocs me démangent des que cette autorité nous regarde de haut. Ce qui n’etait pas le cas ici, c’est pour ca que j’ai survécu.

Quand j’ai vu des moines, j’ai tout de suite pensé qu’ils allaient nous faire faire 9 heures de méditation, genre a la fin de la journée la seule solution qu’il te restera c’est de te couper les jambes parce qu’elles sont mortes entre temps a force de rester en position du lotus. Vous comprenez, des moines diplômes de l’Universite la plus prestigieuse du pays, un genre de Harvard de chez nous, Doctorat de bouddhisme, nom de dieu. Ils doivent être un peu comme ces shaolins qui peuvent rester debout sur un pied sur un piquet en plein soleil. Le bouddhisme est une religion/philosophie cheloue qui prône l’élévation de soi par la force de l’esprit. Plus tu te détaches des choses, plus tu es proche du Nirvana (donc si on suit cette hypothèse, les comateux sont en Nirvana permanent) la force mentale doit l’emporter sur la douleur physique. Ouais mais nan, moi au bout de 5 minutes j’ai la bougeotte, alors 9 heures en lotus ca va pas être possible.

Je me suis plantée.

Ces mecs, ces supers moines diplômés, ils sont venus avec un laptop (lol. LAPTOP) et ont enseigné leur savoir en une sorte de one man show (a trois) On a passé plus de temps a rigoler qu’a prier. Et bien que j’avais quand même mal aux jambes, je me suis pas ennuyée. Entre deux power point (misère de mémère) ils nous ont fait jouer a Jacques a dit, mais version un peu hardcore. C’était pour la concentration.

On a réappris les bases, les différentes façons de faire un « Sawasdee » joindre les mains est un signe important pour les thaïs, c’est encré dans le culture tout ca. Les pouces près du front, c’est pour la prière, l’élévation de l’esprit blabla. Les pouces au niveau du nez, c’est pour saluer les parents, ceux qui t’ont donné le premier souffle. Les pouces au niveau de la bouche, c’est pour les personnes plus âgées, avec qui tu dois modérer les paroles. On nous as aussi appris le pouvoir du sourire. C’était pour la politesse.

Ensuite ils nous ont tous mélangés et on devait choisir une personne qu’on ne connait pas comme compagnon pour la journée, sur qui on devait veiller. On devait mémoriser nos noms, classe, et numéro de téléphone (j’ai pas confiance, j’ai donné celui de maman) J’ai eu une gentille musulmane, Aninnanah Yadi, et dieu merci elle m’a dit de l’appeler Nut. Assises l’une a cote de l’autre, en paire, on devait parfois se tourner vers son binôme pour le regarder dans les yeux, lui sourire, la prendre dans ses bras et lui dire a quel point elle était merveilleuse. Rien que ca. C’était pour la bonne citoyenneté. Je crois.

Ensuite, par des clips vidéos, des chansons, des jeux, des devinettes et autres contes de fripouille, ils nous ont appris a avoir confiance en nous. Quand on veut on peut, tout n’est que psychologique, beaucoup de choses qui nous font nous sentir bien ne sont que des placebos. Tout commence en nous. La ou il y a de la volonté, il y aura de la réussite, comme dit tout le temps maman. On nous enseigne la foi. Pas en un quelconque dieu, mais en nous même.


Ensuite on a aborde le sujet de l’amour et de l’adolescence. Chose que les parents considèrent comme incompatibles. Et la tout bascule, fini les images colorées pour illustrer le bon qu’il faut trouver en soi. Ils nous montrent des vidéos de gens qui se suicident en sautant du haut d’un immeuble, juste parce qu’ils ont le cœur brisé. Des articles de filles qui se sont fait violer par 12 mecs. Des photos d’orgies d’étudiants. Mais le plus marquant restera la superbe vidéo d’un avortement a l’ancienne, ou on voit un mec avec des gants de boucher racler l’utérus d’une femme avec une espèce de grosse cuillère tordue et aspirer les bouts avec une sorte de grosse seringue. On le voyait ensuite enfoncer une pince énorme pour essayer de choper un bout de bébé, un  bras, un pied, n’importe quoi, pour le tirer et le faire sortir. A la fin ils filment le cadavre du bébé de six mois, tout formé deja, presque parfait s’il n’avait pas ses bras légèrement déboités. On voit aussi qu’il a perdu des doigts dans le pincage, on le retourne encore, pour bien montrer comme il était humain, avec son visage plein de sang, son tout petit nez. On ne filme pas le visage de la mère, juste son vagin, mais y a de grandes chances qu’elle ai une hémorragie interne ou un truc dans le genre a cause du grattage (non je ne ferai pas cette blague ignoble qui dit qu’elle n’a pas eu de chance au tirage non plus)

J’étais la seule fille a ne pas m’etre cachée les yeux pendant ces pénibles minutes. Et même si c’était horrible, je ne change toujours pas mon avis sur l’avortement.

On termine en beauté avec des images des gens atteints du sida, des femmes qui ressemblent a des monstres, leurs tête restant grosse mais le corps rétrécit a la taille de petits singes. C’est a la fois fascinant et très perturbant. Mais pas plus que des gosses séropositifs avec leur peau qui se décolle de partout, englués dans leur lit parce que bouger ca serait se voir partir en lambeaux.

Les autres étaient choqués, poussaient des “eurk” et des “oh putain” Moi j’ai trouvé ca vraiment très beau. Je veux dire, la démarche de montrer ces images, c’est admirable. Dans ce pays il y a tellement de censure, de scènes de nus coupées au montage, de tabous, de on parle pas de sexe c’est mal que les gosses ne savent absolument rien. Et montrer des vraies images, des choses bien horribles, c’est peut être le moyen le plus efficace de marquer les esprits.

On a finit la journée en priant et en méditant pendant quelques minutes. C’était un silence incroyable. Demain c’est reparti pour 9 heures encore.