Took yaang

Je ne bois pas de jus d’orange. Même si c’est du 100 % pur jus garanti en bouteille, pour moi il a toujours un gout atroce. Je lui avait dit ça un jour, et puis un après midi, ou un matin, je sais plus, j’étais posée dans son salon avec ces canapés couleur pourpre qui tire un peu sur le rouge foncé que j’aime tant (oui c’est un détail mais c’est moi qui écrit je dis ce que je veux)

Elle est arrivée avec un verre de jus d’orange, pas très grand, avec beaucoup de pulpe. Je déteste la pulpe. Quand elle l’a posée sur la table devant moi, j’ai ouvert la bouche pour lui rappeler que j’aimais pas ça, que j’en voulais pas. J’étais déjà déçue qu’elle ne se souvienne pas de ce que je lui avait dit. Elle a insisté un peu et puis finalement je l’ai bu. Quand j’ai compris ce que c’était, je crois qu’elle a sourit… avant de repartir dans la cuisine.

Du jus d’orange, ouais. Mais pressé main. Avec ses mains à elle. A ce moment là, j’avais vraiment très envie de pleurer. Je l’ai pas fait. Elle est revenue et j’ai continué a boire, doucement. On a continué à regarder la télé comme si de rien n’était. Parce qu’au fond, c’était rien, même elle ne s’est pas rendue compte qu’elle venait de faire une chose qui allait me marquer à vie. Ouais, à vie. La preuve, j’y repense. Souvent.

Et a chaque fois que je bois du jus d’orange.

Parce que j’en bois maintenant, même le 100 % pur jus garanti en bouteille qui a un gout atroce. Parce que ca me fait penser a elle, à ce moment là, à cet après midi ou j’ai eu envie de prendre ses mains et d’embrasser le bout de chacun des ses doigts qui avaient servi a presser ces oranges. Je l’ai pas fait non plus, j’ai dit merci et je crois que la façon dont je l’ai dit lui a fait comprendre que j’étais heureuse.

Elle me rend heureuse.

C’est pour toutes ces choses que je l’aime. Parce qu’elle écoute, retient, et comprend… et pour les 100 autres raisons qui font qu’il n’y aura jamais rien de mieux que cet amour là. Et ça, c’est juste une preuve, parmis tant d’autres. Elle donne tellement, tellement plus. 4 ans et rien n’a changé, la retrouver étai un tel bonheur… press play et tout redémarre. J’étais encore euphorique, me sentais tellement chanceuse d’avoir tous ces gens autour de moi, de l’avoir elle, rien qu’à moi. A moi, comme toujours, entière, avant tout les autres. Sur son piedestal, comme toujours.

4 jours et tout change, je me rend compte que même en aimant très fort, on peut se faire du mal. C’est moi qui ait commencé, comme à chaque fois. Je regrette, et je m’excuse encore, je n’ai que les mots, et c’est juste horrible de ne pas pouvoir la prendre dans mes bras et lui dire que maintenant tout ira bien, que j’ai compris ce qu’elle voulait.

Un peu plus pour toi, pour nous. Bien sur que je peux le faire.

Et je suis loin de me forcer… il y a tout mon coeur qui t’aime, tu sais.